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Une promenade au phare avec Astrid et Kitty
« Nous les enfants de l’archipel » d’Astrid Lindgren, illustré par Kitty Crowther, traduit du suédois par Alain Gnaedig, sortie le 11 mai aux éditions de l’école des loisirs.
Le livre commence par une invitation « Par un matin d’été, descends donc sur le quai de Strandvägen à Stockholm, et s’il y a un petit bateau blanc qui dessert les îles de l’archipel, le Saltråken I,- oui, le Cormoran, c’est le bon bateau-, il ne te reste plus qu’à monter à bord. ».
Ne passez pas à côté de cette invitation qui vous est faite lecteurs, lectrices, de partir à la rencontre des personnages de cette immense autrice Astrid Lindgren et de cette non moins géniale illustratrice Kitty Crowther. Avant d’être un roman, « Nous les enfants de l’archipel » fut d’abord une série télé écrite par Astrid Lindgren, diffusée en Suède pour la première fois en 1964. On suit les petites aventures savoureuses d’une famille atypique, les Melkerson, des Stockholmois terriblement attachants qui quittent la ville le temps d’un été et vont découvrir en même temps que nous la drôle de vie des habitants de l’île !
Ce livre est venu toucher directement la petite fille que j’étais, celle qui a eu la chance de pouvoir passer des étés à aller pêcher la morue, manger du crabe sur l’Île des pirates, apprendre à lézarder sur les rochers, ressentir l’énergie si particulière du granit, la petite fille qui a tellement aimé la liberté que lui offrait les paysages de la Norvège de sa grand-mère.
La liberté : un thème central de l’œuvre d’Astrid Lindgren, elle qui présentait ainsi à son futur éditeur le manuscrit de Fifi Brindacier : « J’ai lu chez Bertrand Russell (De l’éducation, p.85) que le trait instinctif principal dans l’enfance est le désir de devenir adulte, ou plutôt la volonté de puissance et que, dans son imagination, l’enfant normal se laisse guider par des idées qui comportent cette volonté de puissance. J’ignore si Bertrand Russell a raison, mais je serai tentée de le croire. ». L’archipel se laisse lentement découvrir grâce à une guide incroyable, la jeune Tjorven, qui comme Lotta ou Fifi, fait montre d’un caractère extraordinaire et incarne bien sa vision de l’enfance. Encore un personnage fort qui risque bien de vous hanter longtemps.
Comme le dit si joliment Kitty Crowther : « C’est un roman pour mettre nos âmes à l’abri ». On a toujours besoin d’un livre-refuge où s’encabaner, peut-être aujourd’hui plus que jamais, alors foncez !