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Fechamos, de Gilles Baum et Régis Lejonc, aux éditions des Eléphants

Aujourd’hui intéressons-nous à « Fechamos » de Gilles Baum et Régis Lejonc, aux éditions des Eléphants que nous mettrons en résonnance avec le classique « Macao et Cosmage ou l’expérience du bonheur » d’Edy legrand, préfacé par Michel Defourny, chez Circonflexe.
Edson Arantes fait tinter une dernière fois sa clochette : « Nos fechamós ! » : le musée ferme ses portes, il n’a plus d’argent et n’intéresse plus personne. Y’aura-t-il quelque chose ou quelqu’un pour sauver de l’oubli ses trésors ?
Dès la couverture, on est placé dans une filiation avec l’album souvent identifié comme étant le premier album de jeunesse contemporain, « Macao et Cosmage » d’Edy Legrand, publié en 1919 par la N.R.F..
La filiation n’est pas que dans la palette de couleurs partagée, mais également dans la critique d’une société qui colonise, utilise, puis détruit ce qui lui est offert.
« Fechamos » est un exemple rare d’un album qui met en scène la révolte d’un homme contre la violence institutionnelle. Une solution collective contre l’oubli est trouvé par Edson Arantes : les habitué.e.s du musée peuvent emporter leurs pièces préférées chez eux. Le gardien brûle ensuite le musée, laissant les pièces restantes reprendre place dans la ville de Rio de Janeiro, une ville hantée par la colonisation française et portugaise et la traite négrière. L’album se clôture d’ailleurs sur ces phrases : « De sa cellule, il entendra battre la cloche, invitant à une visite extraordinaire, pour découvrir un musée à ciel ouvert… Toucher du doigt les origines… Pour comprendre ce qui a construit ce pays et tout ce qui fait sa beauté. ». L’on garde longtemps en tête les doubles-pages de Régis Lejonc, là aussi on peut voir le rapprochement avec « Macao et Cosmage » : le visuel domine le rapport texte-image, il est flamboyant.
Si vous vous demandez si cette histoire est vraie, je vous invite à lire la chronique que Chantal Cession a écrite pour le blog des ATI : https://blog.lesati.be/2020/12/08/gilles-baum-regis-lejonc-fechamos-les-editions-des-elepha